23 février 2015
Poème de la semaine
Pour écrire un seul vers
il faut se souvenir de cent ans de sommeil
et des vies qui précédèrent, de la piqure des roses
et de l'aïeule qui voulait voir la mer,
de l'homme au large dos couvert de ventouses
et de ses enfants effrayés par les méduses.
Des objets magnifiques et des formules
où s'enroulent des fleurs autour de lettres gothiques.
Pour abandonner à son sort
cet homme en nous qui se noie dans ses souvenirs,
pour renouer avec la magie sans accessoires
et la jonglerie sans rien, mais avec des gestes
suspendus en l'air et la réalité
qui se retourne comme un gant.
Avec les êtres et les choses
attirant les mots comme des aimants.
Gérard Macé
extrait de Tours, poèmes publiés dans la revue Fario,n° 6, été-automne deux mille huit
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