15 février 2016
Poème de la semaine
Celui qui s'éteint cherche son regard d'enfant et avec lui toutes les enfances, au fond, tout au fond de ses pupilles, les yeux retournés comme la terre dans le sillon. Pelotes de laine. Souris vertes. Hameçons aux lèvres des épinoches. Comptines d'école, grand loup caché sous le lit. Au pays des sornettes et des sortilèges. Car l'enfant sait le chemin des sources et des pentes. Par coeur et sur le bout des doigts. Il y a couru jusqu'au vertige dans la pure oisiveté. L'enfant sait tomber dans l'herbe grasse bras écartés et mourir en avalant le ciel d'une seule bouchée.
Dominique Sampiero
extrait de La vie est chaude, éditions Bruno Doucey
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