Poème de la semaine
Souvent le soir quand la nuit est déjà bien établie,
Je cherche des yeux le Grand et le Petit Chariots
J'aime penser
A des gens que je connais, très loin d'ici
Qui peuvent aussi regarder ces mêmes étoiles.
J'en connais très peu de ces étoiles que donne la nuit
Tu m'apprenais pourtant
Comment on en découvre d'autres
A partir de la configuration de ces deux Chariots
Et par ce geste de me dire, autrefois,
Tu retenais déjà
Au-delà de l'espace et du temps
Le tissu déchiré de ma vie.
Le Grand et le Petit Chariots dans le ciel de Tombstone, au-dessus
D'anciens chemins de Vendée
D'un tas de paille à l'Ebaupinaie de Saint-Pierre-à-Champ
Ou du triangle de jardin public entre Douar Jdid et Sidi Slimane.
Un geste comme rassembler au bout de ton bras tendu
ce qui ferait l'amitié du monde.
(17 avril 2011)
James Sacré
extrait de Un effacement continué ?, éditions La Dragonne.