18 avril 2017
Poème de la semaine
NATUREL ET SANS DANGER
Au printemps les bidonvilles
ressemblent à des cabanes de jardiniers
près du bulldozer ensablé
les terres rases commencent à verdir
une péniche glisse sur son bras de Seine
étendue blanche de sable
sans rapport avec une plage
parking futur de remorques garées
sur une étendue d'eau un cygne blanc
sur un autre un sac en plastique blanc
se ressemblent comme deux gouttes d'eau
-dans ce paysage précipité par le train -
deux chevaux se cabrent
eux seuls ne s'habituent pas
à ce trait bruyant et vif
ils ont leur caractère leurs émois
leur vie à eux
ils ne changent pas.
Camille Loivier,
extrait de La terre tourne plus vite, éditions Tarabuste.
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